• 22 août 1914

     

     

    22 août 1914

     

    Les hommes partent dans l'obscurité pour Fosse. Derrière nous les incendies continuent, la fusillade reprend par moments. Des coups de feu isolés sont entendus dans le bois. Le 2eme bataillon chemine sur la route, en colonne par quatre, une section sert d'arrière-garde.

    En entrant dans Fosse, le 2eme Bataillon trouve une quantité de troupes au bivouac. Les hommes sont exténués, tout le monde tombe de sommeil et s'allonge dans le fossé, sur le bord de la route et essaye de dormir. Mais à 2 heures du matin il gèle dur, impossible de fermer l’œil.

    Les soldats dorment ainsi pendant deux bonnes heures. A 4 heures, le bruit d'une colonne en marche les réveille. A droite et à gauche de la route sont massées des troupes très nombreuses : 71eme, 2eme, 41eme, 47eme, 70eme, 136eme; zouaves, tirailleurs. Le 71eme part à l'attaque : un bataillon est déjà engagé.

    Le 2eme bataillon du 41eme doit suivre le 71eme. Il arrive sur la cote 220 d'où l'on domine tout le pays. Une pente douce descend jusqu'à la Sambre ; à droite le bois de Ham ; en face Ham-sur-Sambre, à peine visible sur la gauche du bois, puis Arsimont un peu plus loin à gauche. La route sur laquelle ils sont bifurque à mi-côte ; l'une va à Ham, l'autre à Arsimont. Entre le bois de Ham, et eux se trouve un petit vallonnement couvert de moissons à demi-coupées et disposées en gerbes.

    Le général Bonnier arrive sur la butte, suivi de tout son état-major. Monté sur son cheval, immobile, il a fort belle allure. Une jumelle à la main, il dirige le combat, qui fut le seul dont l'aspect rappel les tableaux classiques des batailles de l'Empire. Le Commandant Bernard qui doit assurer la liaison entre le général et le Colonel Passaga est en place.

    Voici le 48eme de Guingamp qui s'engage ; bataillon par bataillon, il descend en damier. La fusillade commence à se faire entendre avec fureur puis s'éloigne. Les Allemands, qui s'étaient avancés dans la plaine de Fosse, détalent devant nos troupes. Coup sur coup partent un bataillon du 136eme de Saint-Lô, du 2eme de Cherbourg. Arrivés à la route de Ham, ils se déploient en longues lignes de tirailleurs et disparaissent derrière un repli de terrain. Mais voici que les hauteurs de l'autre côté de la Sambre se couronnent d'éclairs ; l'artillerie allemande attaque ; les shrapnels éclatent partout sur la plaine.

    Une fusillade effroyable commence, se rapproche ; tout le monde tire. Qu'y a-t-il donc ? Un taube vole à moyenne altitude ; il passe au-dessus des têtes et décrit des cercles multiples.

    Un officier d'état-major se précipite sur le fusil d'un soldat et tire sur l'avion. Les balles retombent de tous côtés. Cependant l'aéro continue narquoisement à évoluer au-dessus du terrain.

    L'artillerie se lance dans la plaine, s'abritant derrière tous les replis de terrain, le 7eme se met en batterie un peu partout et commence, à contre-battre les batteries allemandes. Immédiatement le taube arrive au-dessus et lance une fusée, dix minutes après, la batterie est repérée et reçoit des shrapnels et des grosses marmites boches. Elle est obligée de changer de position à toute allure, sans pouvoir répondre à l'artillerie lourde allemande qui est hors de portée.

    Pendant que le taube dirige ainsi à coup sûr le tir des Allemands, où sont les aéros français? Pas un ne paraît. Cependant le 75 fait merveille, s'attaque aux villages d'Arsimont et de Jemeppe qui prennent feu de tous côtés. Une batterie tire sans interruption sur la droite sans qu'il soit possible de dire où elle se trouve. De tous côtés, c'est un bruit infernal auquel les hommes commencent à s'habituer. Personne n'a peur ; les soldats sont grisés par l'odeur de la poudre qui flotte dans l'air.

    Les ravitaillements d'artillerie circulent sans arrêt ; partout ce ne sont que cavaliers qui traversent le terrain à bride abattue. Et toujours le ronflement du taube qui nous enrage, toujours les fusées réglant la chute des obus.

    Le généra Bonnier qui donne un ordre. Montrant le terrain de sa cravache, il s'écrie : ''Je voudrais bien voir les zouaves ! Faites donner la 37eme division !''

    Voici les zouaves! Les éclaireurs apparaissent enfouis jusqu'à la ceinture dans les blés ; derrière eux approchent les sections. Les bataillons marchent comme à l'exercice, s'arrêtant, repartant au sifflet du commandant qui est en tête. Les sections de droite cheminent sous bois. Beaucoup de ces zouaves ont des décorations coloniales : ''Maroc, Congo, Tonkin, Madagascar''. Quelques-uns la médaille militaire.

    Les blessés affinent de tous côtés : en voici un qui a le bras brisé d'une balle ; un autre maintient son bras fracassé au niveau de l'épaule, les blessés sont évacués vers la gare de Fosse, par groupes de dix à douze ; ceux qui ne peuvent marcher sont enlevés sur brancards ou par des voitures.

    22 août 1914

    Depuis 3 heures du matin, le 2eme Bataillon a pris la formation de manœuvre et s'est porté en avant aussi tranquillement qu'au polygone de Rennes ; la 5eme compagnie marche en première ligne, déployée en tirailleurs, car les balles sifflent à travers la plaine. L'artillerie de campagne allemande s'attaque à ces troupes et les bombarde de shrapnels sans aucun mal pendant plusieurs heures car le tir allemand est très mal réglé, cependant, la compagnie avance ; l'ennemi fuit devant elle ; les officiers rentrent dans le village de Ham-sur-Sambre revolver au. poing, suivis de leurs hommes qui ont mis la baïonnette au canon.

    Le Lieutenant Julou s'aperçoit qu'une mitrailleuse allemande s'installe au bout de la rue ; il s'élance suivi de tous ses hommes, l'ennemi fait demi-tour et s'apprête à fuir mais nos hommes se heurtent à un épais réseau de fils de fer ; les Allemands n'ont pal perdu leur temps pendant la nuit. Arrêtée à cinquante mètres d'eux, la section essuie un feu nourri. Le lieutenant fait coucher ses hommes, puis les fait replier pour attaquer l'ennemi de flanc ; le mouvement, effectué en rampant, est passé complètement inaperçu des Boches qui continuent à tirer pour rien.

    La compagnie voisine, elle aussi, s'est engagée avec autant de courage. La section du Sergent Seguin, commandée par le Lieutenant Lanta, avance d'une façon particulièrement courageuse ; elle descend sur un terrain découvert, mais les hommes sont pris sous un feu d'enfer des mitrailleuses allemandes, qui les dispersent.

    A ce moment, les zouaves s'engagent à leur gauche ; la première compagnie de ces nouvelles troupes subit aussitôt le même sort que la section du Sergent Seguin. En rampant comme il peut, il réussit à rentrer dans le petit bois d'Arsimont avec une centaine de lignards, de zouaves, de chasseurs d'Afrique démontés môme ; ils étaient tout aplatis contre terre dans cette futaie balayée de tous côtés par les shrapnels lorsqu'un lieutenant de zouaves se dressa devant eux, tout debout dans cette fournaise.

    En deux minutes, il rassemble tous ces hommes épars, les électrise de son exemple, à sa suite, cette poignée de soldats charge les Boches à la baïonnette. La surprise de ces derniers en voyant sortir cette charge du petit bois fut telle qu'ils laissèrent le passage libre. Toujours à la suite du lieutenant, la petite troupe rejoignit les zouaves et chargea avec eux sur Arsimont.

    22 août 1914

     

    Le corps à corps s'engage aussitôt avec fureur dans les rues. En quelques secondes, les baïonnettes s'entrechoquent. Le Sergent Seguin embroche un Allemand qui tombe à la renverse entraînant le fusil pris dans ses courroies par la croisière de la baïonnette ; Seguin reçoit un violent coup de crosse en pleine poitrine et tombe suffoqué. Brusquement le vide s'est fait dans la rue, mais les Boches reviennent ; apercevant les galons du sergent sur les manches de Seguin, ils se précipitent à quatre pour l'achever ; c'est alors qu'il fut sauvé par le soldat browning qui avait fait la joie des sous-officiers à table avant le départ ; il brûla ses cinq cartouches sur les trois premier Allemands presque à bout portant ; le quatrième fit demi-tour, heureusement, car le barillet était vide. Voici le Lieutenant Juloux qui fait irruption avec sa section et qui dégage Seguin.

    La 7eme compagnie, commandée par le Capitaine Roubichou, n'a pas marché moins courageusement. Elle a reçu l'ordre de progresser en tirailleurs ; le point de direction est constitué par les gros tas de charbon de Ham. La marche a lieu à plat ventre dans les betteraves. Officiers en tête, les sections envahissent les premières maisons du village et rejettent les Allemands ; à trois reprises, elles parcourent les rues parallèles à la rivière puis s'installent en face du village, couchées à terre. Des coups de feu partent des maisons ; les Allemands sont absolument invisibles ; un fait doit être noté, c'est l'usage criminel que l'ennemi fait de la Croix-Rouge ; de nombreuses fenêtres d'où partent des coups de feux sont garnies de drapeaux de la Croix-Rouge, ce qui arrête pendant longtemps la riposte de nos hommes qui considèrent cet emblème comme sacré. Plusieurs sont blessés par des balles venant de la droite ; l'agent de liaison du Capitaine Roubichou est tué d'une balle en pleine poitrine ; son capitaine a alors un geste qui dépeint son caractère mieux que toutes les phrases : il quitte sa place en courant, au risque de se faire tuer et embrasse le premier soldat de sa compagnie qui vient de donner sa vie pour son pays.

    Comme le tir ennemi devient très embêtant, la compagnie fait un bond en avant ; on s'aperçoit alors que c'est un blessé allemand, un soldat de la Garde Impériale, qui tire si bien ; il a calé son fusil entre les betteraves et tire d'une seule main. Déjà il vise le Capitaine à bout portant lorsqu'un homme l'achève d'un formidable coup de crosse. La compagnie attend des ordres pendant un certain temps : au centre le Lieutenant Poquet, à sa droite la section du Sergent-major Tandé, à gauche l'Adjudant Mahé.

    La 8eme compagnie, qui marche en première ligne à gauche du bois de Ham, traverse un terrain épouvantable, à travers des fourrés tellement touffus que le Capitaine Rougé perd son porte-carte. A la sortie de ces broussailles, cette compagnie est placée dans un ravin comme soutien d'artillerie avec une fraction du 270eme. Le général de brigade Rogerie charge alors le Capitaine Rougé d'occuper le point le plus élevé de la crête en avant de l'artillerie. Après avoir gravi la pente, les hommes creusent rapidement des retranchements, car cette crête est un véritable nid à obus. Dissimulés dans les fougères, ils jouent activement de la pelle et de la pioche pendant que le capitaine scrute l'horizon de sa jumelle. Toute la compagnie montré un courage extraordinaire sous les rafales de 77 qui font heureusement plus de bruit que de mal.

    L'ordre arrive aux autres compagnies du bataillon de soutenir l'attaque à la baïonnette sur Arsimont. Au loin on aperçoit la 6eme compagnie qui s'élance : en tête le Capitaine Déchard, le sabre à la main droite, le revolver au poing gauche. A sa suite, Les Lieutenants Cholet et Grassiot suivis de tous leurs hommes ; on manœuvre comme à l'exercice ; c'est un élan extraordinaire. La 5eme compagnie, dirigée par le Capitaine Tuloup, suit la 6eme. Le capitaine est blessé ; le Lieutenant Benoît prend le commandement. La 7eme compagnie arrive ; tous ces Bretons foncent sur la fameuse Garde Impériale, culbutent ces troupes d'élite ; le combat dans les rues se poursuit avec fureur ; notre artillerie arrose tous les environs du village ; il ne faut pas qu'un Allemand sorte vivant de là-dedans. Mais l'ordre arrive de se replier : pourquoi ? personne ne le sait ; il faudrait connaître tout ce qui s'est passé aux deux ailes pour comprendre la raison de ce repli.

    Les sections se regroupent ; en bon ordre elles reculent par bonds successifs ; l'artillerie allemande s'attaque à elle avec fureur.

    La 8eme compagnie, restée à découvert sur la crête, reçoit l'ordre de suivre le mouvement ; repérée aussitôt qu'elle commence son mouvement, elle est accueillie par une rafale d'obus au débouché du bois ; mais le tir allemand est très mal réglé et pas un homme n'est atteint, ce qui est absolument inouï : seul un homme a reçu un gros éclat de 77 dans sa cartouchière, sans une égratignure ; mais toutes les cartouches sont aplaties.

    Le 2eme bataillon, qui se bat depuis le matin passe en réserve ; les hommes sont sales, couverts de poussière ; leurs yeux brillent du feu du combat ; les capotes sont déboutonnées, les cravates arrachées ; plus d'un képi manque ; de nombreux sacs sont perdus. Ce premier contact avec les Boches a été formidable, effroyable ; mais eux aussi doivent se demander à quels démons ils ont eu affaire. Les Bretons ont d'ailleurs fait des prodiges d'héroïsme : à la gauche, le 25eme a interdit pendant cinq heures l'entrée d'un village à une brigade de la Garde Impériale.

    Entre Tamines et Falisolle, le soldat Le febvre, resté seul après le repli de sa compagnie, abat l'un après l'autre 5 Allemands et tombe enfin blessé mortellement.

    Quant au 3eme bataillon du 41eme sous les ordres du Commandant Grobert, il a pris part à l'attaque de Ham-sur-Sambre, en passant beaucoup plus à gauche que les deux autres bataillons pour essayer de prendre le village de flanc. La progression a été aussi régulière que celle des bataillons voisins, mais l'artillerie allemande s'attaque, de très bonne heure à ces compagnies : la 12eme surtout reçoit plusieurs obus et subit des pertes assez sérieuses. Malgré le bombardement, les sections continuent à progresser en damier, puis se déploient en tirailleurs et arrivent jusqu'aux environs de la Sambre lorsque l'ordre arrive d'arrêter le mouvement et de se replier par échelons en avant de la cote 220 pour se joindre aux tirailleurs algériens, en s'appuyant à leur flanc gauche.

    Tel est rapidement raconté le rôle joué par les trois bataillons du 41eme d'infanterie.

    La bataille continue avec fureur ; l'artillerie tonne de part et d'autre. Mais l'attaque française a été brisée complètement ; les débris de bataillons lancés à l'assaut refluent de tous côtés ; en désordre sur l'unique route qui mène à Fosse, cheminent les convois d'artillerie, les groupes d'infanterie débandée, les blessés portés sur brancards, d'autres qui se glissent à grand peine entre les véhicules-C'est un désordre inexprimable.

    Voici le Commandant Clerget, qui a eu le bras fracassé d'une balle dès le début de l'attaque et que l'on vient de retrouver exténué par une abondante hémorragie. Il passe allongé sur un brancard que portent quatre hommes. Le génie achève un petit fortin que l'on garnit de mitrailleuses et qui protégera notre retraite. Les tirailleurs algériens s'avancent froidement pour défendre le passage. De tous côtés l'artillerie afflue. Tout le monde emprunte la même route. Si par malheur les Allemands bombardaient notre colonne, quel écrabouillage ! Mais sans doute ont-ils été. fortement éprouvés par le tir de nos 75, car leur infanterie attaque fort mollement.

    Voilà le Capitaine Roubichou, le sabre au poing, encore tout bouillant de l'assaut qu'il vient de diriger ! Autour de lui se groupent quelques hommes : ''C'est tout ce qui me reste de la 7eme'' dit-il.

    Voici deux hommes de la 6eme : ''La compagnie est anéantie'', disent-ils ! Mais en voici dix autres, puis vingt, puis cinq, puis une quarantaine de la même compagnie. Donc elle est moins entamée qu'on ne le croit. Cependant elle a subi des pertes très fortes le Capitaine Déchard est disparu ; le Lieutenant Grassiot, un petit homme brun aux yeux vifs, dont le caractère enthousiaste, le courage extraordinaire, ont gagné la confiance aveugle de ses hommes, est tué en chargeant en tête de sa section qu'il a mené à quelques mètres des Boches.

    Petit à petit les hommes se regroupent. Ils reprennent courage, car il y a de fortes réserves. Voici le 1er bataillon du 41eme qui n'attend que l'ordre d'entrer en action. Le 70eme est par là aussi, tout entier, réserve de division.

    Le Sergent Seguin, arrive soutenu par deux camarades qui l'aident à marcher. Il a failli se faire tuer une deuxième fois. Conduit au poste de secours après son coup de crosse, il s'est reposé un peu, puis a rejoint sa compagnie II n'a pas plutôt repris sa place qu'une grosse marmite boche éclate à côté de lui et le projette en l'air. Cette fois-ci, il a l'épaule fort endommagée, il profite du dernier train sanitaire qui va partir. En effet, à la gare, deux trains de blessés partent avec leur chargement complet. Les brancardiers de corps et, toutes les ambulant ces sont alignés le long de la route de Saint-Gérard.

    Sur la route de Saint-Gérard s'entassent des troupes de toutes armes, marchant sur trois colonnes. C'est le spectacle terrible de la retraite. Tout le monde marche en silence, l'infanterie dans les fossés, les convois au milieu. Cependant une chose est remarquable : on suit sans provoquer de désordre ; si on est en retraite, il n'y a pas de panique. Les compagnies se retrouvent petit à petit; l'artillerie a conservé parfaitement ses formations. Mais si jamais les Allemands bombardaient !!

    Le régiment se reforme, il est encore coupé en deux ou trois tronçons, mais ça va déjà mieux qu'il y a quelques heures où il était dispersés de tous côtés. Le 70eme prend la formation de combat pour assurer l'arrière-garde. Il s'étend vers la gauche ; il est temps qu'il assure sa liaison avec la division voisine, car une petite colonne allemande s'insinuait déjà entre eux.

    La retraite s'organise. Pourvu que les Allemands ne la transforment pas en déroute.

    Le Régiment chemine toujours dans la nuit ; les cinq ou six voitures de l'ambulance se suivent de près. A la lisière de Saint-Gérard sont cantonnés les tirailleurs algériens. Ils ont allumé d'énormes brasiers pour se réchauffer et chantent autour ! Quelle imprudence !

    Deux ou trois obus arrivent à proximité ! tout s'éteint comme par enchantement. Les tirailleurs se croient encore en Algérie ou au Maroc !

    Dans les champs se reforment les parcs d'artillerie suivant les ordres donnés, on soigne les chevaux qui restent néanmoins attelés.

    Roulés dans de bonnes couvertures, les hommes dorments bientôt à poings fermés, allongés sur des bancs rembourrés en noyaux de pêche, serrés les uns contre les autres pour se réchauffer. Il est 23h00.

     

     

    22 août 1914


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