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    Après dix jours de repos, le 41eme est transporté en camions-autos sur les Hauts-de-Meuse et entre en secteur dans la zone de Châtillon-sous-les-Côtes le 4 novembre 1917.

    Du 4 novembre 1917 au 31 mars 1918, le 41eme occupera soit le secteur de la zone de Châtillon, soit celui de la zone voisine du Mardi-Gras, dont il améliorera constamment l'organisation défensive et effectuera de nombreuses incursions dans l'intérieur des lignes ennemies, au cours desquelles il ramènera des prisonniers et repoussera, par contre, avec pertes, toutes les tentatives similaires de la part de l'ennemi, qui ne réussira pas une seule fois à franchir son réseau de fils de fer.

    Ces petites opérations permettent de se distinguer aux sous-lieutenants Albinet et Lhommelais, au sergent Tabart et aux soldats Chevalier, Beeuf, Percet, Gibierge, Durand, Maret, Barrère, Le Gouill et leur valent des citations.

     

     

    extrait de l'historique sommaire du 41e 

    HENRI CHARLES-LAVAUZELLE


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    Après quelques jours de repos dans la région de Lisle-en-Barrois, le 41eme est embarqué en chemin de fer et transporté en Amiénois, où il débarque le 10 avril 1918.

    Depuis le 27 mars 1918, les Allemands ont engagé une puissante offensive à l'est d'Amiens, refoulant devant eux la Veme armée anglaise. Ils ont atteint la ligne générale Montdidier - Mailly - Raineval - Castel - Hangard-en-Santerre - Villers-Bretonneux.

    Leur poussée s'exerce encore avec vigueur.
    Le 41eme va contribuer à endiguer le flot envahisseur. Le 16 avril 1918, il relève le 141eme R. I. sur le front Hangarden - Santerre (2eme bataillon), Hourges (3eme bataillon); le 1er bataillon est en réserve à Domart-sur-la-Luce, où se trouve également le P. C. du régiment.

    Dès le 18, les Allemands recommencent leurs tentatives d'attaque. De fortes patrouilles nous tâtent. Elles sont dispersées par nos grenadiers et laissent des prisonniers entre nos mains.

    Le 19, nouvelle attaque plus sérieuse sur le cimetière d'Hangard, accompagnée d'un violent bombardement. A la suite d'un combat corps à corps au cours duquel se signale le sous-lieutenant Sevin, l'ennemi laisse entre nos mains des tués et blessés, dont un officier.

    Les 20 et 21, le bombardement ennemi se fait encore plus intense. Nos pertes sont élevées.

    Le 22, le régiment, qui a perdu, depuis le 16, 23 tués et une soixantaine de blessés et n'a pu prendre un instant de repos, est relevé par le 7eme R. I. Toutefois, le 3eme bataillon reste en réserve du 7eme dans le ravin de la cote 99. Le reste du régiment est en réserve de division à Thésy et environs.
    Mais les Allemands n'ont pas renoncé à leurs desseins. Leur but est de prendre Amiens.

    Le 24 avril 1918, dès 7 heures, ils déclanchent une attaque générale entre la Somme et le bois Sénécat. Malgré une très vive résistance des Français et des Anglais, ils réussissent à faire quelques progrès. Le 7eme R. I. perd le cimetière et le village d'Hangard, ainsi que le boqueteau situé au nord de ce village.
    L'ennemi commence à s'infiltrer sur le plateau de la cote 99, entre la gauche française et la droite anglaise.

    Le 3eme bataillon du 41eme, en réserve dans le ravin à l'ouest de la cote 99, reçoit alors du commandant de l'I. D./131 l'ordre de contre-attaquer pour reprendre le village d'Hangard. L'opération
    est rondement menée. Les tirailleurs allemands qui ont pris pied sur le plateau sont refoulés, mais tous les efforts pour enlever le village et le boqueteau au nord restent infructueux. Nos tirailleurs, cloués au sol par le feu des mitrailleuses ennemies, subissent de lourdes pertes.
    A droite, le 1er bataillon arrive jusqu'aux premières maisons d'Hangard, où se livrent des combats corps à corps au cours desquels le capitaine Brunet, les sous-lieutenants Ardisson et Guyornard sont tués.

    Les 3eme et 1er bataillons s'organisent le 25 sur le terrain conquis; le 2eme bataillon est mis à la disposition du colonel, et une nouvelle attaque, à laquelle doit participer tout le régiment, est décidée pour le 26 avril. En vue de cette opération, qui est fixée pour 5h15, le 3eme bataillon est relevé en première ligne par le 2eme.

    Le 26 avril à 5h15, l'attaque est prononcée avec un entrain admirable. Mais la préparation d'artillerie n'a pas obtenu les résultats cherchés.
    Les mitrailleuses ennemies installées à la lisière ouest du village et du boqueteau sont intactes. Les pertes sont immédiatement très sévères. Au 2eme bataillon, le commandant Thomas et le lieutenant Bergougnoux sont blessés, le capitaine d'Antin, le lieutenant de Pully sont tués; au ler bataillon, le capitaine Treint est blessé, la plupart des mitrailleurs et fusiliers-mitrailleurs sont mis hors de combat.
    Malgré ces pertes, toute la journée, les 2eme et 1er bataillons saisissent toutes les occasions favorables pour progresser et continuent à s'approcher des lignes ennemies.
    L'ennemi, de son côté, ne tente plus aucune progression.

    Le 27 avril, il se contente de nous bombarder violemment. Le capitaine Ban, commandant le 3eme bataillon, est grièvement blessé.

    Dans la nuit du 27 au 28, le régiment est relevé.

    Du 15 au 28 avril 1918, il a perdu 210 tués, dont 8 officiers et 533 blessés, dont 15 officiers.

    Se sont distingués au cours de ces combats :
    Le commandant Thomas, les capitaines d'Antin, Treint, le lieutenant Le Bozec, les sous-lieutenants Casenave, Lenoble, Ardisson, Sévin, l'adjudant Legeay, le sergent-major Ramand, le sergent Guy et le soldat Beurel;
    Les capitaines Ameline, Ban, Brunet, les lieutenants Guyomard, Gaulard, Bergougnoux, Randon de Pully, Robin, Ackermann, les sous-lieutenants Guillaudeux, Albinet, Morin, Auffray, Ducrocq, Fouché, Petit, le médecin aide-major Croizet, l'adjudant-chef Cardot, les caporaux Camelle, Santoni, Laizé, Clermont, Chastagner, les soldats Gicquel, Lemerdy, Potier, Marchand, Tanguy, Philippe, Le Blond, Le Ny.

    Après un repos de trente jours à Songeons (Oise), au cours duquel il reçoit des renforts et se réorganise, le régiment est transporté, le 28 mai 1918, dans la région de Villers-Cotterêts.

    Il débarque le 29 mai à Longpont.

     

     

    extrait de l'historique sommaire du 41e 

    HENRI CHARLES-LAVAUZELLE


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    L'historique du 29 mai au 14 juillet 1918

     

    Depuis le 27 mai 1918, l'ennemi a, en effet, prononcé à l'est de Soissons une violente offensive. Les faibles forces qui lui étaient opposées, après avoir résisté opiniâtrément, submergées par les puissants moyens mis en rouvre par leur adversaire, ont dû céder le terrain. L'ennemi avance rapidement, ne trouvant plus devant lui que des fractions disloquées sans consistance.

    Le 29 mai, après avoir pris Soissons, il a poussé jusqu'aux abords de Charantigny, Villemontoire, Hartenne et Taux, que tiennent faiblement des éléments de la 1ère D. I., épuisés par trois jours de lutte. Là encore, c'est une mission de sacrifice qui va être confiée au 41eme qui l'accomplira avec une stoïque abnégation.

    Débarqués à Longpont respectivement, le 29 mai 1918, à 4 et 5 heures, les 2eme et 3eme bataillons du 41eme sont immédiatement lancés dans la bataille. A midi, ils étaient en première ligne aux prises avec l'ennemi, étayant les fractions de la 1ère D. I., le 2eme bataillon, à droite, s'étendant de Tigny (tenu par le 7eme R. I.) à La Râperie, le 3eme bataillon de La Râperié au tunnel de Vierzy, en liaison avec les troupes de la 74eme D. I.

    Le 1er bataillon, débarqué dans la soirée, était mis à la disposition du colonel commandant le 7eme et chargé d'occuper le village de Parcy-Tigny; par contre, le 2eme bataillon du 7eme était mis à Vierzy à la disposition du colonel commandant le 41eme, qui installe son P. C. dans cette localité.

    Pendant toute la journée du 29 et la nuit du 29 au 30, l'ennemi essaye vainement de s'infiltrer dans nos lignes. Partout il est repoussé avec pertes.
    Au cours de la nuit, les fractions de la 1ère D. I. sont définitivement retirées du front, qui reste tenu exclusivement par les troupes de la 131eme D. I. Le front de combat du régiment est considérable : 4 kilomètres environ pour deux bataillons.

    Le 30, dans la matinée, l'ennemi, débouchant en forces de Charantigny et de Villemontoire, essaye à plusieurs reprises, et après une violente préparation d'artillerie et de tirs de mitrailleuses, de progresser devant le front du régiment. Nos fusils-mitrailleurs et nos mitrailleuses lui font subir de lourdes pertes et l'arrêtent net. Nouvelle tentative à la tombée dé la nuit aussi infructueuse. Cependant, à droite, le 9eme bataillon de chasseurs; qui tenait encore le village de Taux, a dû se replier, laissant entre le 7eme R. I., qui occupe Tigny, et la droite du 41eme, un vide que le commandant du 2eme bataillon doit aussitôt combler en étendant sa droite.

    Pendant toute la matinée du 31 mai, l'ennemi exécute de violents bombardements par obusiers et minenwerfers sur nos premières lignes et sur Vierzy. Après quoi, il tente de nouvelles attaques.
    Il est vivement ramené chaque fois qu'il veut déboucher sur le front du 41eme. Mais son effort principal se porte sur Tigny, où convergent plusieurs attaques. A midi, Tigny est perdu par le 7eme R. I.
    Dès lors, il existe entre la droite du 4i° et la gauche du 7eme un vide qu'il sera impossible de combler et par lequel s'infiltrera l'ennemi. La section de droite de la 1ère compagnie (extrême droite du 2eme bataillon), complètement encerclée, lutte héroïquement pendant plusieurs heures, se laisse anéantir, mais donne, par son admirable sacrifice, le temps au commandant du 2eme bataillon d'effectuer le repli de sa droite. Peu après, en raison des pertes considérables subies par ses unités, il est amené à replier tout son bataillon sur la crête immédiatement à l'est de Vierzy.
    La 10eme compagnie (capitaine Le Bozec), à la droite du 3eme bataillon, renouvelle l'exploit de la 7eme compagnie. Une lutte épique s'engage entre l'ennemi et cette unité qui se laisse complètement
    encercler et ne mnt bas les armes qu'après avoir épuisé toutes ses munitions et avoir vu les trois quarts de son effectif mis hors de combat. Avec les débris de la 10eme compagnie, le commandant du 3eme bataillon et son capitaine adjudant-major étaient tombés aux mains de l'ennemi.
    Entre temps, un régiment, le 273eme, est arrivé dans le ravin est de Vauxcastille, prêt à intervenir dans la lutte. A 20 heures, ce régiment se déploie sur le plateau au nord de Vierzy, pour contre-attaquer. Les barrages de l'artillerie ennemie ne lui permettent pas de progresser; ses premières vagues ne dépassent pas la ligne tenue par le 41eme.

    Pendant toute la nuit du 31 mai, les débris du 41eme, aidés par la compagnie du génie (Hulin), creusent des tranchées et se fortifient au nord et à l'est de Vierzy. L'ennemi se borne à tâter nos positions avec de fortes patrouilles qui, reçues à coups de fusil, se replient vivement.
    Le bombardement de Vierzy et des premières lignes est repris le 1er juin dès 7 heures. De grosses masses ennemies sont signalées vers Villemontoire-Charantigny. De plus, Parcy-Tigny a été enlevé et l'ennemi est signalé plus au sud en marche sur Villers-BIelon. A 9h15, l'ennemi, avec des forces considérables, prononce une attaque générale sur Vierzy. Partout il est contenu. Le 273eme contribue à la défense. Il bouche avec ses éléments les vides qui se produisent dans la ligne; désormais, la ligne est constituée de fractions mélangées du 41eme et du 273eme. A midi, l'attaque de l'ennemi est enrayée, mais le capitaine Santini, commandant le 2e bataillon, est tué. A midi 15, nouvelle préparation d'artillerie, plus violente encore que la précédente. A 13h15, nouvelle attaque, très puissante, sur le plateau au nord de Vierzy; grâce à une contre-attaque du 273eme, la position est maintenue; mais au sud de Vierzy, l'ennemi réussit à prendre pied dans le parc du château et à progresser vers le moulin de Villers-Helon.

    Toute la journée la lutte se poursuivra sur le plateau au nord de Vierzy et ce n'est qu'à la nuit que les débris du 41eme (environ 200 combattants), ramenés en arrière, viennent occuper une position de repli entre Vauxcastille et le moulin de Villers-Helon.

    Après le combat du 1er juin 1918, le 41eme n'existe pour ainsi dire plus : les 2eme et 3eme bataillons ont perdu leur chef et la plus grande partie de leurs officiers; l'effectif des compagnies est réduit à une vingtaine d'hommes; le 1er bataillon, qui avait été mis à la disposition du colonel commandant le 7eme R. I., a été aussi vivement éprouvé. Après avoir défendu Parcy-Tigny avec la plus grande opiniâtreté, il a dû se replier, ayant perdu les trois quarts de son effectif.

    Le 41eme s'est sacrifié, mais il a puissamment contribué à enrayer la progression de l'ennemi et il lui a fait payer chèrement son succès relatif.

    Le 2 juin, les débris du 41eme, groupés autour de la ferme de Vertefeuille, tiennent encore tête à l'ennemi toute la journée.

    Le 3, le reste du régiment (225 combattants), ramené derrière Curey, est formé en quatre sections de marche et deux sections de mitrailleuses et reste en réserve de D. I.

    Du 4 au 10 juin, cette fraction se tiendra encore prête à intervenir dans les combats qui se livrent à la lisière de la forêt de Retz et organisera défensivement la position.

    A la suite des combats de Vierzy, le 41eme est cité à l'ordre de l'armée :

    Débarqué le 29 mai 1918, en plein combat, et mis immédiatement en ligne, a, sous les ordres du colonel Martinet, défendu pendant six jours, pied à pied, le terrain avec une ténacité et un courage admirables, brisant les attaques incessantes d'un ennemi supérieur en nombre, le refoulant à maintes reprises par des contre-attaques menées avec la dernière énergie, maintenant pendant quatre jours un important point d'appui et contribuant puissamment par son admirable sacrifice, à arrêter la progression de l'adversaire.

    Et la fourragère lui est attribuée.

    Se sont distingués au cours de ces combats : le commandant Jouanneau; les capitaines Pacconi, Santini, Le Bozec; les lieutenants Noblet, Leblanc, Keller, -Delahaye, Masselot; les sous-lieutenants Bochler, Richomme, Sevin, Auffray, Ducrocq, Bertin-Maghit; le sergent Falala; les soldats Cadieu et Le Merdy;
    l'adjudant Connan et le soldat Lagnier (médaille militaire).

    Du 10 au 25 juin, le régiment, ramené dans la région d'Ivors (sud de la forêt de Retz), est employé à des travaux d'organisation défensive.

    Après huit jours de repos dans la zone de Tannois (est de Bar-le-Duc), le régiment est transporté en Argonne et chargé d'organiser défensivement une position entre Les Islettes et Sainte-Menehould.

     

     

    extrait de l'historique sommaire du 41e 

    HENRI CHARLES-LAVAUZELLE

     


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    L'historique du 15 juillet au 11 novembre 1918

     

    Le 15 juillet 1918, il est de nouveau embarqué en camions-autos et débarqué en pleine nuit aux abords de Vauxchamps.
    C'est que depuis le 15 juillet au matin, les Allemands ont déclanché une formidable offensive sur le front compris entre l'Argonne et la région de Château-Thierry. Arrêtée net en Champagne à l'est de Reims, la ruée ennemie a réussi à franchir la Marne à l'ouest d'Epernay et à creuser une hernie dans nos lignes entre Dormans et Montvoisin.
    C'est à réduire cette hernie et à refouler les Allemands sur la rive nord de la Marne que le 41eme va coopérer.
    Les Allemands, refoulant le 33eme colonial, ont atteint la ligne Montvoisin - la Cense-Carrée - Chêne-la-Reine - Le Mesnil-Huttier.

    L'attaque est fixée pour le 17 juillet à 11 heures; le régiment doit déboucher du bois de Boursault et attaquer en direction générale d'OEuilly, les 1er et 2eme bataillons en première ligne, le 3eme en réserve.
    A 11 heures, les premières vagues débouchent des bois dans un ordre parfait et dans le plus grand calme. On croirait assister à une évolution sur le champ de manoeuvre. Le barrage d'artillerie ennemie ne ralentit pas le mouvement. A midi, la ligne occupée par les coloniaux est dépassée.

    Les mitrailleuses ennemies entrent alors en action; elles sont en batterie sur les mamelons cote 235-239, à la Cense-Carrée.
    Notre barrage roulant ne les fait pas taire, nos mitrailleuses et nos fusils-mitrailleurs doivent riposter à leur feu. Sous leur protection, la progression reprend. Mais l'ennemi se renforce, le 2eme bataillon subit de lourdes pertes; il doit s'arrêter devant la cote 239, tandis que le ter bataillon, effectuant un mouvement enveloppant, enlève d'assaut la Cense-Carrée, dont il fait la garnison prisonnière, et atteint les abords de Montvoisin, en liaison avec les cavaliers à pied.
    A gauche du 41eme, le 14eme R. I. a enlevé Chêne-la-Reine et le Clos-Davaux.
    Toute la nuit, le combat se poursuit, une fusillade nourrie est entretenue de part et d'autre.

    Le 18 juillet à 5h35, après une violente préparation, l'assaut est donné par les 1er et 2eme bataillons, renforcés par le 3eme bataillon, à la crête cote 235-239. Il ne réussit pas. Le nombre des mitrailleuses ennemies paraît avoir augmenté, nos vagues d'assaut sont fauchées. Sans se décourager, le 1er bataillon, à droite, reprend sa progression par infiltration à travers les bois et réussit à encercler la cote 235. A 15 heures, un nouvel assaut est donné. L'ennemi s'enfuit, abandonnant des mitrailleuses sur le terrain, qui est couvert de morts et de blessés. A droite, les
    cavaliers à pied ont enlevé Montvoisin. A gauche, le 7eme R. I. est venu s'installer entre le 41eme et le 14eme, et a pris comme objectif la cote 239.
    A 18h30, un obus malheureux atteint mortellement le commandant Jouanneau, le capitaine Richard et le capitaine Knecht au moment où ces braves officiers examinaient le terrain en vue d'une poursuite de l'offensive.
    Pendant toute la nuit, nos patrouilles, poussées au contact de l'ennemi, sont reçues à coups de feu à la lisière est d'Oeuilly, que nous attaquerons en vain, toute la journée du 19 sans réussir à l'enlever.

    Pendant la nuit du 19 au 20 juillet, nous parvient la nouvelle que le gros des forces ennemies repasse la Marne. Nos patrouilles lancées sur Oeuilly n'éprouvent plus aucune résistance. A 5 heures,
    elles ont atteint la Marne. L'ennemi s'est dérobé.

    Ainsi, le 41eme s'est battu les 17, 18, 19 et 20 juillet. Bien qu'amené sur le champ de bataille dans des conditions défavorables, il a réussi à briser l'offensive de l'ennemi, à le refouler, enfin à le contraindre à repasser la Marne. Il a enlevé de haute lutte des points d'appui fortement occupés, faisant subir à l'adversaire des pertes considérables, capturant de nombreux prisonniers et un énorme matériel. Mais ce succès lui avait coûté cher : 133 tués, dont 9 officiers, 445 blessés, dont 17 officiers.

    A la suite de cette brillante opération, le 41eme est cité à l'ordre du corps d'armée.
    Le général commandant le 1er corps de cavalerie cite à l'ordre du corps de cavalerie :

    Le 41eme régiment d'infanterie, amené précipitamment dans la bataille, a, sous le commandement du chef de bataillon Jouanneau d'abord, puis du colonel Martinet, réussi pendant quatre jours de combats consécutifs, les 17, 18, 19 et 20 juillet 1918, à briser l'offensive de l'ennemi, à le refouler de points d'appui fortement organisés et enfin, par des attaques répétées, l'a contraint à repasser la Marne.

    En outre, s'étaient particulièrement distingués : Le commandant Jouanneau; les capitaines Knecht, Richard, les lieutenants Masselot, Noblet, 1dénez, Chevalier, Ducher, les sous-lieutenants Chartier, 3lorin, Lafaille, le médecin aide-major Szelechowsky, les adjudants Connan et Billet, les sergents Charpentier, Bacheley, Belouet, les soldats Sévessand, Audoin, Nussbaum, Danré, Tassel.

    Le 41eme est ensuite dirigé au sud de Reims, dans le secteur de Verzenay, où il reste jusqu'au 24 aoùt, soumis à de violents bombardements, dont beaucoup à l'ypérite, et où il subit quelques pertes.

    Il est, de là, transporté par voie ferrée dans la région nord de Lure, puis, par camions, à la crête des Vosges, dans le secteur du Linge, où il est chargé, pendant quinze jours, de l' « information » du 51eme régiment d'infanterie américain.

    Le 15 septembre 1918, il est mis en route sur Baccarat, et, dès le 17, il est chargé d'occuper le sous-secteur de Badonvillers.

    Jusqu'au 1er novembre, il restera dans ce secteur, repoussant victorieusement toutes les tentatives faites par l'ennemi pour pénétrer dans nos lignes et effectuant, par contre, plusieurs hardies reconnaissances au milieu des lignes allemandes qui permirent au capitaine Chalon, au sous-lieutenant Albinel et au caporal Le Maréchal de se signaler.

    Le 10 novembre, le 41eme était en mouvement pour venir se rassembler derrière la forêt de Parrov en vue d'une offensive imminente projetée entre Nancy et les Vosges; le 11 novembre, l'armistice était signé et les hostilités suspendues. La période héroïque de la guerre était close.

    Sur tous les champs de bataille où il a paru, le 41eme a généreusement versé son sang. Jamais il n'a abandonné un pouce du terrain confié à sa garde; toujours il s'est rué, tête baissée, sans hésiter, sur l'ennemi, quelque puissants que fussent ses moyens de défense. Il a largement contribué à la victoire.
    Les fils de la vieille terre bretonne ont bien mérité de la patrie et c'est le front auréolé de gloire qu'ils rentreront dans leur pays natal.

     

     

     

    extrait de l'historique sommaire du 41e 

    HENRI CHARLES-LAVAUZELLE

     


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  • La Fête des fleurs était une fête annuelle traditionnelle à Rennes comme dans beaucoup d'autres villes ou communes rurales, les premières datant du XIXe siècle même si d'autres fêtes utilisant des végétaux sont bien antérieures. Il s'agissait principalement d'un défilé de chars faisant grand usage de fleurs quel que soit ce qu'ils représentaient et dans la conception desquels rivalisaient les Rennais.

    La fête des fleurs et le 41e


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